Message de Noël : la CEH appelle à une espérance active face à l’effondrement institutionnel

Message de Noël : la CEH appelle à une espérance active face à l’effondrement institutionnel

La Conférence épiscopale appelle à une “espérance active” et au respect de la Constitution à l’approche du 7 février 2026, malgré son silence antérieur sur le référendum unilatéral envisagé par le CPT de facto

Port-au-Prince, 10 décembre 2025 (Rezo Nòdwès) – Dans un message solennel diffusé le 8 décembre, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception, la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH) exhorte la nation à renouer avec une espérance “responsable” face à la crise sécuritaire, institutionnelle et humanitaire. Les évêques insistent avec force sur la nécessité pour les acteurs politiques de s’aligner sur la Constitution de 1987, à moins de deux mois de la fin prévue du mandat du Conseil présidentiel de transition (CPT) le 7 février 2026 CEH.

Le message, signé par l’ensemble des évêques du pays, s’ouvre sur une lecture spirituelle d’un peuple “éprouvé”, avançant dans les “ténèbres” de la violence et du désarroi, et invite à reconnaître dans la Nativité un appel collectif à la dignité et au relèvement. Les pasteurs y relèvent que les blessures de la nation exigent plus qu’un optimisme de circonstance, mais une mobilisation éthique fondée sur la foi et la responsabilité sociale.

Institutions en déroute et avertissement au champ politique

Les évêques constatent des “limites flagrantes” dans le fonctionnement des institutions étatiques. Ils appellent les responsables politiques, sociaux et économiques à s’élever au-dessus des logiques d’affrontement et de calcul partisan pour éviter que le pays ne sombre davantage dans la violence. Dans une section juridiquement structurée, ils rappellent que la Constitution demeure la “loi des lois” et garantit la stabilité normative indispensable à toute transition ordonnée.

Ils exhortent les dirigeants à respecter la tradition constitutionnelle haïtienne, “à la veille du 7 février 2026”, date marquant la fin légale du mandat du CPT, qui avait été constitué pour porter le pays vers des élections générales après l’effondrement de l’ordre gouvernemental en 2021 et en 2023.

Condition préalable : la sécurité

Le message souligne que les élections, souhaitées “démocratiques, inclusives et transparentes”, demeureront inatteignables tant que la sécurité nationale n’est pas rétablie. La CEH rappelle que la mise en sécurité du territoire doit devenir la priorité opérationnelle des autorités et de leurs partenaires internationaux, seule manière d’instaurer un climat permettant l’organisation d’un scrutin crédible. Les évêques évoquent à ce sujet une condition “sine qua non” à laquelle nul acteur étatique ou diplomatique ne peut se soustraire.

Vers un leadership de rupture

Le document invoque également la pensée du pape Léon XIV pour appeler à un leadership moral renouvelé : un service public guidé par la probité, l’abnégation et la recherche du bien commun. Les évêques insistent sur la nécessité d’un engagement citoyen capable de renoncer aux privilèges, de résister à la corruption et de refuser l’usage politique de la misère et des foules. “L’ordre, la justice et la paix” constituent, selon eux, les piliers d’un État à reconstruire sur des bases durables.

Appel final : paix, unité et responsabilité

La CEH confie finalement le pays au “Prince de la Paix” et invoque la protection de la Vierge Marie sur la nation. Le message se conclut par un souhait de Noël et de Nouvel An qui se veut, malgré les drames, une invitation à la lucidité et à la cohésion.

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