Le bras de fer diplomatique s’intensifie entre Washington et plusieurs États sahéliens. Le Mali et le Burkina Faso ont annoncé l’interdiction d’entrée sur leur territoire aux citoyens américains, en réaction directe à la décision de l’administration Trump de leur imposer une interdiction totale de voyage vers les États-Unis.
Dans des communiqués distincts, les deux pays invoquent le principe de réciprocité. À Ouagadougou, le ministre des Affaires étrangères Karamoko Jean-Marie Traoré affirme que le Burkina Faso ne fait qu’appliquer une règle élémentaire des relations internationales. À Bamako, le ton est tout aussi ferme : le Mali déplore une décision américaine prise « sans consultation préalable » et appelle au respect mutuel et à l’égalité souveraine entre États.
Cette réponse survient quelques jours après des informations faisant état d’une mesure similaire au Niger, autre pays dirigé par une junte militaire, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait encore été publiée. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, tous gouvernés par des régimes issus de coups d’État, ont récemment créé un bloc régional et opéré un rapprochement stratégique avec la Russie, au détriment de leurs relations avec les puissances occidentales.
Washington justifie ces restrictions, qui entreront en vigueur le 1er janvier, par des impératifs de sécurité nationale. La Maison-Blanche affirme vouloir pousser les pays concernés à améliorer la gestion de l’identité, le partage d’informations et la coopération migratoire. Des exemptions sont toutefois prévues pour les résidents permanents, diplomates, certains détenteurs de visas et les événements sportifs majeurs.
Au-delà des visas, cet échange de sanctions symbolise un refroidissement profond des relations entre les États-Unis et une partie de l’Afrique de l’Ouest, désormais décidée à répondre coup pour coup.
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