WASHINGTON — White House a rejeté l’appel lancé par les évêques catholiques de Floride en faveur d’une suspension temporaire des arrestations de migrants par l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) durant la période de Noël, confirmant la poursuite sans relâche de la politique d’application stricte des lois migratoires voulue par l’administration du président Donald Trump.
Dans une lettre adressée lundi au chef de l’exécutif américain, l’archevêque de Miami, Thomas Wenski, s’exprimant au nom de la Florida Conference of Catholic Bishops, a plaidé pour un moratoire humanitaire sur les opérations d’arrestation et de contrôle menées par les services fédéraux pendant les fêtes de fin d’année. Selon le prélat, la phase initiale visant l’identification et l’éloignement d’individus présentant un danger pour la sécurité publique aurait été « largement accomplie », tandis que l’intensification actuelle des opérations toucherait désormais de nombreux migrants sans antécédents criminels, principalement présents sur le territoire pour travailler.
Les évêques mettent en garde contre un climat d’anxiété généralisée affectant non seulement les migrants sans-papiers, mais également leurs proches et des résidents en situation régulière, au sein de communautés entières. Ils estiment qu’une pause symbolique durant la période de Noël traduirait un minimum de considération pour la dignité humaine et l’unité familiale, valeurs centrales du message chrétien.
La réponse de l’exécutif, transmise par courriel par la porte-parole de la Maison-Blanche, Abigail Jackson, s’est limitée à rappeler l’engagement du président Trump à expulser les immigrés en situation irrégulière ayant commis des crimes, engagement présenté comme un mandat électoral. Aucune référence explicite à la période des fêtes ou à la dimension humanitaire de la demande épiscopale n’a été formulée.
Connu pour ses prises de position publiques en faveur d’une approche plus humaine des politiques migratoires, Mgr Wenski s’est régulièrement opposé à la ligne dure de l’administration actuelle. Il a récemment rappelé la contribution structurelle des immigrés à l’économie américaine, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la santé, de la construction et des services, soulignant que l’application du droit migratoire ne saurait être dissociée d’une réflexion éthique et sociale.
Dans le cadre de son action pastorale, l’archevêque participe également à des initiatives de soutien spirituel aux personnes détenues dans les centres de rétention, notamment en Floride. Il a évoqué des célébrations religieuses et des temps de prière organisés à proximité et à l’intérieur de centres de détention, considérés par l’Église comme des espaces où la dignité humaine demeure juridiquement reconnue, indépendamment du statut migratoire.
Le refus opposé par la Maison-Blanche confirme la continuité de la politique fédérale d’immigration à l’approche des fêtes de Noël, accentuant le contraste entre les impératifs sécuritaires revendiqués par l’exécutif et les appels répétés des autorités religieuses à une application du droit intégrant des considérations humanitaires et sociales.
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