WASHINGTON, 22 décembre 2025 – L’administration du président Donald Trump a procédé au rappel abrupt de près de 30 ambassadeurs de carrière en poste à l’étranger, selon plusieurs responsables informés du dossier, une décision qui laisse un nombre inédit de représentations diplomatiques américaines sans titulaires confirmés.
U.S. Department of State a ordonné ces derniers jours aux diplomates concernés de regagner Washington, leur accordant jusqu’à la mi-janvier pour quitter leurs fonctions. Avant cette décision, près de 80 postes d’ambassadeur étaient déjà vacants, selon des responsables diplomatiques, un déficit jugé préoccupant pour les capacités d’influence des États-Unis.
Des responsables actuels et anciens du département estiment que l’ampleur de ces rappels, intervenant un an après le début du mandat présidentiel, ne présente aucun précédent dans l’histoire diplomatique moderne du pays. Un haut responsable a toutefois affirmé qu’il s’agissait d’un processus de réévaluation conforme aux prérogatives présidentielles, destiné à aligner la diplomatie américaine sur l’agenda « America First ».
Les rappels concernent notamment des pays stratégiques pour les initiatives diplomatiques mises en avant par le président, parmi lesquels le Rwanda, l’Égypte et l’Arménie, ainsi qu’au moins treize pays africains, dont le Burundi, le Cameroun, le Cap-Vert et le Nigeria. D’autres postes sont touchés en Asie, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique latine.
En l’absence d’ambassadeurs confirmés, les missions sont assurées par des diplomates intérimaires de rang inférieur, alors même que la nomination de nouveaux envoyés nécessite une confirmation du United States Senate, un processus pouvant s’étendre sur plusieurs mois. Des élus démocrates ont averti que ce vide diplomatique affaiblissait la position américaine face à des rivaux comme Chine, qui dispose de plus de 170 ambassadeurs en poste à l’étranger.
Selon American Foreign Service Association, 86 % des diplomates interrogés estiment que les restructurations engagées depuis janvier ont entravé l’exécution des priorités de politique étrangère des États-Unis, accentuant les inquiétudes quant à la continuité et à l’efficacité de l’action diplomatique américaine à l’échelle mondiale.
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