Le Parlement de l’Algérie criminalise la colonisation française

Le Parlement de l’Algérie criminalise la colonisation française

Le Parlement algérien a franchi un cap hautement symbolique en adoptant à l’unanimité une loi criminalisant la colonisation française (1830-1962). Voté dans une atmosphère solennelle, le texte impute à l’État français une responsabilité juridique pour les crimes du passé colonial et exige des excuses officielles, la restitution d’archives et de biens, ainsi qu’un mécanisme de compensation pour les « dommages matériels et moraux ».

Composé de 27 articles, le document entend « protéger le récit historique national » et lutter contre ce qu’Alger qualifie de falsification des faits. Il prévoit de recourir à « tous les moyens judiciaires et légaux » pour obtenir reconnaissance et excuses, considérées comme un préalable à toute réconciliation mémorielle. Le texte réclame aussi la restitution des cartes des essais nucléaires français menés dans le Sahara entre 1960 et 1966, ainsi que la décontamination des sites concernés.

À Paris, la réaction a été immédiate. Le Quai d’Orsay a déploré une « initiative manifestement hostile », estimant qu’elle nuit à la reprise du dialogue bilatéral et au travail mémoriel engagé via une commission mixte d’historiens. La France affirme vouloir poursuivre un dialogue « exigeant », notamment sur les enjeux sécuritaires et migratoires.

Cette loi, longtemps débattue sans jamais aboutir, risque d’exacerber une relation déjà fragile. Plus de soixante ans après l’indépendance, la mémoire coloniale demeure un champ de bataille politique et diplomatique entre Alger et Paris.

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